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Les habitants de l'immeuble ABC pourront acheter de l’électricité renouvelable produite sur le toit de leur habitation.
Construit en plein cœur de la Presqu’île scientifique à Grenoble, l’immeuble ABC construit pour le compte de Grenoble Habitat est un programme immobilier permettant d’allier innovation énergétique et habitat durable. Les habitants de cet immeuble innovant auront ainsi la possibilité, s’ils le souhaitent, d’acheter de l’électricité renouvelable produite sur le toit de leur habitation et distribuée en circuit-court.
Qu’est-ce que l’autoconsommation collective ?
L’autoconsommation collective est un dispositif réglementaire récent qui permet à un producteur d’énergie de vendre en direct son énergie à des consommateurs proches.
Les habitants de l’immeuble ABC auront donc prochainement le choix de consommer de l’électricité renouvelable produite juste au-dessus de chez eux, grâce à une ferme solaire photovoltaïque installée sur le toit de leur immeuble.
Cette ferme, exploitée par GEG ENeR et mise en service en juillet 2020, est composée de trois centrales photovoltaïques en toiture, soit 1 130 m2 de panneaux solaires. L’une d’entre elles, d’une puissance de 44 kWc (sur un total de 209 kWc), sera entièrement dédiée à cette expérimentation.
L’électricité renouvelable, ainsi produite, sera injectée sur le réseau électrique public de GreenAlp (gestionnaire des réseaux de distribution à Grenoble) desservant les logements, puis répartie entre les locataires de l’immeuble ABC participant à l’autoconsommation collective.
Comment ça marche ?
Le consommateur souhaitant participer à l’Opération d’Autoconsommation Collective (OAC) va signer 2 contrats d’achat d’énergie : un contrat d’achat de l’énergie photovoltaïque produite par GEG ENeR, et un contrat de fourniture avec un Fournisseur de Complément. Ce second contrat est obligatoire puisque la production photovoltaïque ne pourra assurer à tout moment la livraison d’énergie aux différents consommateurs, malgré la présence des batteries (nuit, périodes longues de faible production en hiver, …).
L’énergie photovoltaïque produite va être répartie entre les différentes consommateurs participant à l’OAC. Les modalités de répartition de cette énergie sont définies par la Personne Morale Organisatrice (PMO).
La PMO est une entité désignée pour gérer l’ensemble de l’expérimentation. Elle fait le lien entre le Gestionnaire de Réseau de Distribution GreenAlp, le Producteur GEG ENeR et les différents consommateurs participant à l’opération. En accord avec les participants, la PMO définit et fait évoluer les règles de distribution de l’énergie produite. Elle suit le périmètre de l’opération, notamment les entrées et sorties des participants dans le cas de déménagement. La PMO diffuse des informations comme le bilan énergétique de l’opération, la part d’énergie autoproduite pour chaque consommateur sur sa consommation totale...
De son côté, le Gestionnaire de Réseau de Distribution GreenAlp, en tant que tiers de confiance, mesure les énergies produites, les énergies consommées par chaque logement participant à l’opération, et calcule la part de l’énergie photovoltaïque produite qui revient à chaque consommateur, en tenant compte de la règle de répartition transmise par la PMO.
Périodiquement, GreenAlp transmet au Producteur et au Fournisseur de Complément les quantités d’énergie issues de son calcul de répartition. Le Producteur et le Fournisseur de Complément peuvent alors procéder chacun à la facturation de l’énergie consommée : l’énergie autoproduite par la centrale photovoltaïque, et l’énergie alloproduite (= produite à distance, en opposition à une production locale) fournie par le Fournisseur de Complément.
D’une facture à l’autre, la part d’énergie autoproduite pourra varier, compte-tenu des conditions d’ensoleillement, de la disponibilité des batteries, de la capacité à consommer en journée, ou du nombre de participants à l’OAC.
Si le soleil venait à manquer…
Sur l'année, les centrales photovoltaïques produiront plus d'énergie que la consommation électrique du bâtiment ! Mais ce bilan ne reflète pas les échanges d’énergie en temps réel.
Un parc important de batteries a été installé pour viser une autonomie de l’ordre de 70%. C’est-à-dire que 70% du temps, l’ensemble immobilier consommera une énergie qui sera compensée en temps réel par l’énergie produite par l’ensemble Photovoltaïque + Batteries.
Le reste du temps, il n’y a pas extinction des lumières ! La qualité de distribution d’énergie reste inchangée. Simplement, l’énergie consommée ne sera pas compensée par une production locale. L’énergie viendra de moyens de production distants, de manière tout à fait conventionnelle.
En temps normal, sans parc de batteries, on constate qu’une production photovoltaïque couvre environ 20% des besoins d’un ensemble immobilier. C’est relativement faible, mais cela est lié au fait que les consommations se font essentiellement le soir et le matin, voire la nuit dans le cas d’un chauffe-eau électrique, alors que la production photovoltaïque intervient en pleine journée. Les batteries contribuent donc largement à l’augmentation de l’autonomie de l’immeuble.
… ou si la pluie s’y mettait ?
A noter, une fonctionnalité étonnante pour les centrales photovoltaïques du programme ABC : la collecte d’eau pluviale.
En effet, les installations des trois centrales photovoltaïques collecteront les eaux pluviales pour les diriger vers une unité de traitement sophistiquée. L’unité permettra d’analyser la qualité des eaux récoltées, procéder à leur traitement par filtration (membranes multiples), puis les envoyer dans les réseaux spécifiques d’alimentation des douches, des lave-linges, lave-vaisselles installés dans les différents logements.
L’immeuble ABC expérimente donc, grandeur nature, tout ce que l’on peut faire aujourd’hui en matière d’innovation énergétique. Heureusement, les habitants seront accompagnés sur les différents axes d’innovation grâce à un programme mis en place par Grenoble Habitat.
La présente Opération d’Autoconsommation Collective rejoint la dizaine d’opérations actives en France. Plusieurs freins ont été identifiés pendant le montage de l’opération, qu’il s’agira de lever si on souhaite voir cette approche de circuit court se démocratiser. Confrontée aux autres opérations dont les montages et les contextes sont souvent différents, c’est donc un vrai retour d’expérience qui est attendu de cette opération, que partagera le groupe GEG avec les habitants et avec la communauté qui s’intéresse de près à ces projets.
Crédit Photo © Philippe Chancel